Midi libre le 20/03/2010: L’observatoire de la santé des patrons est lancé

Midi libre le 20/03/2010: L’observatoire de la santé des patrons est lancé

 

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L’observatoire de la santé des patrons est lancé

 

ECONOMIE : Olivier Torrès a créé Amarok. Objectif : observer la santé mentale et physique des chefs d’entreprise

 

« On dispose de plus de statistiques sur la santé des baleines que sur celle des entrepreneurs. » Maître de conférences à l’université Paul-Valéry, spécialiste des petites et moyennes entreprises, Olivier Torrès a le sens de la formule… imparable.

Il vient de concrétiser son projet, la création d’un observatoire sur la santé des patrons de PME, des commerçants et des artisans. Baptisé Amarok (« un mot d’origine esquimau renvoyant à une légende qui veut qu’une société mature protège ceux qui la font vivre » , précise-t-il), l’observatoire a élu domicile au sein de l’Ametra, la médecine du travail, parc Euromédecine.

Pour mener à bien son ambition, Olivier Torrès s’appuie, dans un premier temps, sur une équipe de trois doctorantes. « Trois étudiantes qui travaillent chacune sur des points précis de la connaissance de l’état physique et mental de nos patrons de PME, ajoute celui qui est également chercheur au centre de recherche Erfi, rattaché à l’université Montpellier I. Ces travaux vont porter notamment sur ce que l’on appelle en anglais le « burn out », autrement dit l’épuisement professionnel, qui, cela arrive, bascule ensuite en dépression et, parfois, stade ultime, en suicide. Contrairement à ce que l’on croit, il y a plus de suicides chez les commerçants et artisans que parmi les ouvriers. Une autre partie du travail permettra de montrer qu’il ne serait pas inutile d’imaginer une médecine entrepreneuriale, observer le stress chez les indépendants. On dispose d’informations sur les salariés, pas sur les indépendants. » Aujourd’hui, avec Amarok, le chercheur entend démontrer le fait que les petites et moyennes structures sont aujourd’hui « largement délaissées, dans la mesure où, dans notre société, on surinvestit les grandes entreprises, alors que les PME constituent 90 % des entreprises en France et produisent 60 % du PIB » .

Parallèlement, l’observatoire est sur le point de signer un accord avec le groupe d’assurances April, installé à Lyon, pour le financement du premier registre épistémologique de la santé des dirigeants de PME. « Ce registre permet de suivre pendant plusieurs années des cohortes de patrons de PME afin d’en relever les éléments médicaux. » Le groupe April s’engagerait sur une période de cinq années. Enfin, Olivier Torrès s’est également fixé pour objectif l’ouverture d’une antenne d’Amarok au Japon, en association avec l’université d’Osaka-Kansaï.

Karim MAOUDJ