21 Avr Midi Libre édition de Sete le 10/10/2009: Santé « Amarok » va observer la souffrance des patrons
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Santé « Amarok » va observer la souffrance des patrons
Un chercheur montpelliérain est à l’initiative de la mise en place d’une grande étude sur le patronat
Il sera basé à Montpellier, Lyon voire Paris. Mais l’idée, celle d’un chercheur en économie de Montpellier, Olivier Torrès, est bien arrêtée : « Amarok », un observatoire sur la santé des patrons, ouvrira d’ici janvier 2010. Le budget est aussi défini : 1 M€ pour cinq ans. Et un mécène, Bruno Rousset, l’assureur April de Lyon, apporte son écot : 30 %. Il reste quelques
partenaires à trouver mais ce ne devrait être qu’une formalité, tant le patronat est derrière cette idée qui a fait florès, après que ce chercheur eut pointé la souffrance des petits patrons. D’abord dans une tribune (« L’inaudible souffrance des petits patrons ») remarquée dans Le Monde en février 2009. Puis dans l’émission Complément d’enquête sur France 2. Après, il a été « sursollicité ». L’idée est à contre-courant. La souffrance des salariés, on connaît. Celle des patrons est par essence suspecte. Taboue. La théorie d’Olivier Torrès ? La souffrance est humaine quelle que soit sa forme. Même Laurence Parisot, la présidente du Medef, a donné son imprimatur au projet qui associera aussi un grand ponte de médecine et des généralistes. Il faut dire que ce sera une première. « Cet observatoire national de la santé sera celui des dirigeants de PME, des commerçants et artisans, explique ce chercheur à l’université de Montpellier. Le constat est très simple : il n’existe quasiment aucune statistique sur cette population. Or, ce serait bien d’étudier quatre facteurs plutôt nuisibles : quelle est leur surcharge de travail, leur incertitude face à l’avenir, leur stress et leur solitude. » Comme tout le monde le sait, le petit patron « travaille à mi-temps… 12 heures par jour », ironise Olivier Torrès. Cet observatoire emploiera plusieurs salariés et produira des statistiques. « Je voudrais savoir quelle est la santé d’un patron de PME. Si ça se trouve, elle sera meilleure que ce que l’on croit. Mais, par exemple, le fait de voyager par monts et par vaux pour remporter des marchés à l’exportation a une incidence sur les insomnies, les crises cardiaques, l’alcoolisme mondain, etc. Même s’il s’agit de contraintes choisies et non pas subies pour un chef d’entreprise. » L’observatoire portera le nom d’ »Amarok », tiré d’une légende esquimau qui dit qu’une société doit protéger ceux qui la font vivre. Si, en plus, la bonne santé d’un patron profite aussi au salarié… _ Olivier SCHLAMA