23 Avr Olivier Torrès : « Entreprendre génère des facteurs salutogènes »
Présent à l’UPV le 12 mars à l’occasion d’une conférence sur la prévention santé organisée avec l’AIST 83, le professeur Olivier Torrès, président fondateur de l’Observatoire Amarok, porte depuis 10 ans la bonne parole sur les liens entre la santé de la PME et celle de son dirigeant.
Se revendiquant « Pmiste », à savoir spécialiste de la PME qui « représente en France 10 millions d’emplois, soient l’équivalent des grands groupes et de la fonction publique réunis », Olivier Torrès enseigne l’entreprise depuis 31 ans. Tout en étant responsable d’une chaire à l’Université de Montpellier au sein de laquelle son activité de scientifique s’étoffe notamment au gré des thèses doctorales qu’il soutient sur sa thématique de prédilection, il a créé il y a 10 ans (2009) l’Observatoire Amarok dont l’expertise constitue un éclairage unique pour les chefs d’entreprises. « Ma réflexion est partie initialement de la problématique du suicide patronal pour cheminer vers les facteurs salutogènes du dirigeant, issues de contraintes choisies et non subies. A partir de la compréhension de cette approche, sa santé est meilleure même si plus risquée ». Sur la base d’études auprès de milliers de personnes, artisans, commerçants, agriculteurs, entrepreneurs de PME, professions libérales, de plus de 600 conférences avec son équipe d’une dizaine de collaborateurs (526 le concernant à fin février…), il s’est forgé une opinion qui évolue, des certitudes aussi, qu’il dispense.
Observatoire d’intérêt général
« A travers son « auto-exploitation », le dirigeant s’oublie et fait un usage souvent trop intensif de son implication, avec des temps de travail (55 heures en moyenne par semaine) largement plus élevés que le reste de la population. Attention au faux argument de type « je n’ai pas le choix » ! », prône le professeur qui fixe quelques règles de base. « Agir et ne jamais subir, savoir s’entourer et prendre le temps d’échanger, s’aimer et aimer les autres dans le sens estime de soi, penser grand aussi car penser petit est synonyme de mesquinerie. Cette grandiosité, qui peut être considérée comme une des dimensions du narcissisme, est également nécessaire, à condition de la modérer bien entendu ». Cet esprit d’entreprendre, qu’il est utile et possible d’idéaliser, au contraire de l’esprit de boutiquier qui enferme, contribue à nourrir l’espérance en ce que l’on fait, ce que l’on croit, ce pourquoi on s’engage. Parmi ses analyses passionnantes, Olivier Torrès développe également sa thèse du « syndrome du passager » en matière de transmission du stress de la part du chef d’entreprise à son entourage, familial et professionnel. Le dirigeant a la maîtrise relative de son destin, le proche non. D’où l’importance de sentinelles autour de nous, qui nous alertent, nous protègent et participent à la protection de notre santé… ».
En outre, pour ses 10 ans, l’Observatoire pourrait faire l’objet d’une reconnaissance en intérêt général, fort de ses 1 400 adhérents (en progression constante), de son expérience de plus de 3 années et de ses comptes à l’équilibre.
Olivier Réal